Certaines règles sont à respecter lorsqu'on est en train de tailler un arbre ou arbuste.Ainsi on minimisera les réactions indésirables dues à l'intervention.
Chaque coupe doit être bien exécutée : pas de déchirure, pas d’écrasement, pas de chicot (bout de branche desséchée ou nécrosée, résultat des cassures involontaires ou d’une coupe mal exécutée), ni de blessure au tronc, etc.
Avant de sortir la scie, le praticien doit savoir où il va couper, pour quelle raison et comment il va procéder.
Pour qu’un angle de coupe soit optimal, on doit respecter certaines zones, telles que la ride de l’écorce et le col de la branche (une sorte de bourrelet parfois bien visible), ainsi seulement, la surface de la coupe est raisonnable et uniquement une infime part des tissus du cambium (partie génératrice du bois et de l’écorce) et du liber (partie intérieure de l’écorce) sont mis en contact avec l’air et les micro-organismes, limitants au maximum les agents pathogènes.
Un diamètre de coupe adéquat est relatif à l’essence d’arbre et favorise une meilleure compartimentation (recouvrement de la blessure par le bois). Un diamètre allant jusqu’à 10 cm est idéal pour des essences comme les érables, charmes, tilleuls, platanes, pins, chênes ou cèdres…
En revanche, le diamètre de coupe allant jusqu’à 5 cm est indiqué pour des arbres avec une faible compartimentation comme les bouleaux, peupliers, saules et frênes... La méthode est à adapter selon l’âge et l’état physiologique de l’arbre.
En outre, il s’agirait d’éviter le Flash Cut (coupe à ras du tronc) et le Chicot (moignon nécrosé résultant d’une cassure ou d’une coupe mal réalisée).
La coupe au ras du tronc diminue considérablement l’auto-défense de l’arbre suite à sa blessure.
Le chicot est aussi une source favorable à passablement de problèmes pour les arbres en milieu urbain, de surcroit ce n’est pas très esthétique, un détail qui doit être aussi pris en considération.
A présent, nous abordons un sujet extraordinaire et passionnant selon le regard que nous portons sur le sujet. Le C.O.D.I.T. (Compartimentalization of decay in trees,1977-1986 Alex Shigo) traduit en français « compartimentation de l’altération des arbres » est un concept américain énoncé à la fin des années 1970 par le professeur Alex Shigo, phytopathologiste spécialisé dans la biologie des arbres, qui a développé et modélisé ce fonctionnement de la réaction de l’arbre suite à une blessure.
À l’instant de la coupe ou au moment des blessures des branches, l’arbre a une diminution subite de ses réserves (amidon, glucose… pour n’en citer que les principaux) ; en conséquence, l’arbre va comprendre que ses blessures doivent être soignées.
De ce fait, suite à une blessure les « 4 barrières de défense » se mettront en action par des réactions ou protections chimiques provenant de l’arbre lui-même :
- Barriere 1 : Protection/blocage, vers le haut et le bas, résultant de l’obstruction des vaisseaux
- Barriere 2 : Protection/blocage frontale, au niveau des cernes annuels
- Barriere 3 : Protection/blocage latérale, au niveau des rayons ligneux
- Barriere 4 : Protection/blocage, zone de barrage, celle-ci va éviter la propagation de l’infection vers l’extérieur ; la plus influente des barrières.

Il en résulte qu’un simple geste comme la coupe d’une branche peut engendrer des problèmes considérables pour la santé de l’arbre. Découlant de ce fait, les connaissances de la biologie, de l’anatomie et de la physiologie de l’arbre sont indispensables pour une intervention réfléchie, optimale et aboutie.
Pourquoi il n’est pas conseillé d’exécuter des tailles radicales ou trop sévères ?
Les tailles trop fortes, dues à une réduction disproportionnelle du houppier, sont parfois fatales pour la vie d’un arbre. Le respect des arbres, et les connaissances des conséquences d’une mauvaise intervention sont primordiales lors du choix d’un praticien ou d’une entreprise, qui accomplit une intervention sur l’arbre. Les dommages causés sont parfois irréparables.
Il existe beaucoup d’idées préconçues en ce qui concerne les tailles drastiques. Par exemple, on peut entendre qu’une taille forte peut rajeunir l’arbre, accroître son espérance de vie, diminuer la prise au vent, ou encore, que c’est un procédé de taille économique, etc…
Ce sont uniquement des anciennes pratiques, qu’un bon professionnel peut tout à fait contester avec des arguments pertinents. Néanmoins, ceci fait aussi partie de la naissance du métier d’arboriste grimpeur. Autrefois les intervenants appliquaient les mêmes techniques de la taille fructifère aux arbres d’ornement.
D’ailleurs, la ville de Paris et ses environs ont subi des massacres remarquables, endommageant considérablement son patrimoine arboricole (1946 - 1975). C’est seulement par la suite que les premières écoles du métier d’arboriste ont vu le jour en France en 1985, année de la naissance du métier d’arboriste grimpeur (par une forte influence des anglais, pour ce qui concerne l’Europe centrale.)
En outre, les arbres déjà fragilisés par les contraintes du milieu urbain, tels que la salinité, le confinement de l’espace racinaire, l’aération limitée, les blessures aléatoires, etc… sont plus exposés, et, si des tailles radicales sont opérées, alors, les arbres sont bien plus exposés aux risques d’infections pathogènes, et cela en particulier pour les arbres
dits « Sénescents » (vieillissement d’un arbre lorsqu’il y a déclin non pathologique de certaines structures et fonctions : réduction de la ramification et de la longueur de pousses, chute de l’activité photosynthétique, affaiblissement de la croissance en diamètre des axes, baisse de la vitesse de recouvrement de plaies etc. ( Par C. Drenou,1998)
En effet, heureusement beaucoup des personnes ont la sensibilité envers le monde arboricole et veulent contribuer au bénéfice de notre patrimoine arboré !
Merci de votre lecture, et à bientôt pour plus de partage :)
Djavan Bispo
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